24/09/2015
Plainte oculaire
Mes yeux, en qui j'avais confiance
ont décidé de paresser,
obligeant, dans ces circonstances,
les journaux à se reculer.
Les lettres dansent et se mélangent
quand je décide imprudemment,
de consulter, s'il est étrange,
la notice d'un médicament.
Un brouillard au petit matin
recouvre d'incompréhension
l'emballage des petits pains,
occultant leur composition.
Qu'un touriste au coin d'une artère
me demande une indication,
au bas du plan, en phylactère
et je l'envoie en perdition.
J'en tire bien quelqu'avantage,
quand le témoin de Jehovah,
me prie de déchiffrer la page
qui sauvera mon au delà.
Mais si mon agent d'assurance
me propose un nouveau contrat,
je le décline avec méfiance,
s'il n'est pas en caractères gras.
Ma voyante était perspicace
lorsque le cristal eut parlé
et qu'elle me vit éberlué
par son tarif loin de ma face,
elle me prédit que mon visage
allait bientôt se transformer
rajoutant qu'en prenant de l'age
il faudrait m'y habituer.
Rejetant toutes ces sornettes
de sorcière mal éclairée,
J'acquis la paire de lunettes
mais jamais je ne l'avouerai.
17:37 | Lien permanent | Commentaires (1)
16/09/2015
COCHON DE MIGRANTS
Le cochon se désole
de son prix au kilo:
je vaux moins que la sole,
plus bas que le poireau!
On me brade à la bourse,
alors que mon échine
régale au pas de course
la moitié de la Chine.
Voyez mon éleveur
il est plus malheureux
qu'aucun marin pécheur
natif de Saint-Brieuc.
Mon unique ambition
est de vous rassasier,
d'aimables saucissons
et de jambons dorés.
Et si j'ai pollué
les eaux de ma région,
c'est pour encourager
le lobby vigneron.
Mais voyez ces bobos
délaisser mes tripoux
pour un vieux Serrano
maigre comme un coucou.
Les russes me rejettent
et les américains,
ne mettent dans leur pain
qu'une chair aigrelette.
Je ne vois l'avenir
qu'avec tous ces migrants,
découvrant des plaisirs
punis à Téhéran.
Et si dans leur exil
ils boudent mon offrande
je le dis à Hollande
refusez leur l'asile.
13:48 | Lien permanent | Commentaires (1)