20/09/2013
CANICULE
Un pays tempéré avait dit la maitresse
montrant de sa baguette la carte défraichie.
Bien avant que Rio nous fasse des promesses
d'avenir réchauffé sur un fond d'anarchie.
Et voilà qu'on transpire en dégustant la buche
et que pour bien rougir au soleil de l'été,
il est plus judicieux d'aller s'expatrier
que d'exposer sa couenne à la Teste de Buch.
Les tomates timides attendent les châtaignes,
on voit des vendangeurs en habits de Noël
grelottant sous la hotte en implorant le ciel
qu'un souffle tropical en bleu ne le repeigne.
L'immuable banquise n'en finit pas de fondre
et ses larmes salées grossissent la marée
menaçant le rivage et ses plages dorées
qu'aucune haute digue ne pourrait y répondre.
Mais quel dieu déprimé du haut de son nuage
malmène le climat et se joue des saisons?
Est-ce un saint facétieux dont les enfantillages
résultent de l'ennui plutôt que de raisons?
Nul besoin de divin pour réchauffer la terre,
et détourner les vents de leurs lits de toujours
un siècle capital ainsi que quelques guerres
suffiront à changer l'Angleterre en Darfour.
Des gaz, nous dit-on, ont un effet de serre.
Nos autos, nos usines et tous les ruminants,
produisent chaque jour ces éthers malveillants
qui chauffent les Vikings et rincent les Ibères.
Renonçons à tout ça, devenons économes,
reprenons des sabots, allumons des bougies.
Gageons que dans cent ans nous reviendra l'automne,
aussi bien que Pékin aura rejoint Paris.
17:41 | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
Après ce bel été qui tire vers l'indien, ça fait chaud au cœur quand ton vers nous reviens.
Maintenant il va falloir écrire un poème à la semaine!
Écrit par : Fred | 21/09/2013
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