30/05/2013
MOA!
Moi résident de la vie publique,
je déclare abolie l'antique religion
qui veut que la télé soit parole biblique
et ses animateurs l'objet de dévotion.
Moi partisan des relations publiques,
j'interdis sur le champ le port de la cravate
aux banquiers aux élus et puis aux technocrates
et tous ceux qu'un habit ont rendus hermétiques.
Moi perturbant de la faunistique,
j'empêcherai les chats et aussi les cobayes
de gratter mon tapis ou de livrer bataille
avec mon pyjama, car je suis allergique
Moi permanent de la symbolique,
je rendrai la Bastille à son propriétaire
tous ceux qui l'avaient prise n'en ont plus rien à faire
hormis de contourner sa colonne statique.
Moi dissident de la floristique,
j'abolirai les roses, celles qui ont des épines
sirènes de couleur dont la tige ne pique
que ceux qui y ont cru en des temps de famine.
Moi pratiquant de la satyrique,
parlerai de la crise seulement pour en rire
ignorant le malheur, sans respect du tragique
encourageant ainsi la foi en l'avenir.
Moi président de la dialectique,
imposerai le tu comme clef du langage
sans tolérance aucune pour le roi ni pour l'age
reléguant le mot vous au rang des exotiques.
Moi président de la république,
déclarerait comique ma propre prétention
à vouloir incarner l'esprit d'une nation
sur la tête d'un homme et non pas d'une équipe.
Moi adjudant de la poétique
impose aux auteurs l'usage des rimes en air
plus faciles à placer que leurs consœurs en ique
et tous mes concurrents n'auraient plus qu'à se taire
08:11 | Lien permanent | Commentaires (1)
21/05/2013
ENTRETIEN D'EMBAUCHE
Monsieur avez vous remarqué
qu'en manœuvrant votre créneau,
vous avez proprement froissé
le coffre arrière de mon auto?
Qu'est-ce qu'il raconte le blaireau
y'a pas une tache sur ton veau
alors si tu tiens à ta caisse
j'te conseille de tirer tes fesses
Je vous en prie, restons courtois
cet incident sans conséquences
dépend des contrats d'assurances.
Signons simplement le constat.
T'as rien compris mon p'tit bonhomme
ton os, j'en ai rien à cirer
tu ferais mieux de décamper
pour éviter que je t'assomme.
La violence ne mène à rien
me menacer vous fait offense
et nuira à votre défense
si un juge vous entretient.
Mais comment! il est encore là?
T'es plus coriace qu'un morpion
prend le volant de ton oignon,
et rentre dans ton pavillon.
Pense à bobonne qui t'attend
tu prends le risque en insistant
de rentrer dans un sale état.
Monsieur, je suis célibataire
et je goute peu vos manières
d'éviter la responsabilité
dans laquelle vous êtes engagé.
Je conçois que votre entourage
ne prise pas la politesse,
mais je n'ai pas, malgré mon age
l'intention de changer d'adresse
avant que nous ayons soldé
ce qui ne vaut pas un procès.
Ne t'emballes pas, tu m'impressionnes
je n'autorise jamais personne
à dépenser tant de salive
sans se tenir sur le qui vive.
Je reconnais que t'as des couilles
et je t'accorde cinq minutes
pour m'expliquer, sans embrouilles
ce que tu veux, quel est ton but.
Enfin vous entendez raison
pour de civiles relations.
Je savais que votre bravade
ne valait que pour la parade.
Lisez ce constat et signons
sur le capot de ce camion.
Reconnaissez qu'il est plus fiable
de régler ce conflit à l'amiable.
J'aurais eu peur de vous blesser
si il s'était envenimé.
Sauf si tu souhaite ton trépas,
y'a deux trois trucs que j'capte pas.
Tu traites mon char de camion
et ma carcasse de fanfaron.
Et t'as pas honte d'affirmer
qu't'as eu peur de me blesser.
Tu me prends pour une tarlouze
imagines toi qu'avec ce doigt
je pourrais t'écraser si bas
qu'on te prendrai pour une bouse.
Je crois surtout que vos dix doigts
ne vous seraient pas suffisants
pour signer d'un geste élégant
le formulaire que voilà.
Etes vous seulement capable
d'écrire votre identité?
Je plains fort votre infirmité
vous n'en êtes pas responsable.
Et tu me traites de demeuré!
Donne moi ce putain de stylo
que je gribouille ton papier
à la manière de Zorro,
avant de te le faire manger
et ton faciès écrabouiller.
Mais que m'arrive t-il soudain?
Maitre je suis votre larbin
plus fidèle que votre chien
et plus docile qu'un lapin.
J'avais douté un court instant
que vous fûtes simplement capable
de parapher le document.
Vous voici devenu affable.
Efficace ce petit contrat
Faust n'en avait plus l'usage
il aurait été bien dommage
de recruter par pôle emploi.
J'ai un chauffeur et majordome,
ne me manque plus qu'une bonne.
Ma maisonnée sera complète,
pour une éternité discrète.
08:56 | Lien permanent | Commentaires (3)